Prothèses mammaires

L’essentiel de l’augmentation mammaire par prothèses

Les spécificités

Une augmentation mammaire par pose de prothèses a pour but d’augmenter le volume et la forme des seins chez une patiente complexée par sa poitrine. Elle peut aussi constituer un moyen de corriger un défaut de développement des seins, un affaissement ou une asymétrie très prononcée. Elle peut également aider à la reconstruction de la poitrine chez une femme ayant subi une mastectomie après ou en prévention d’un cancer du sein.

Pour quelle patiente ?

Il n’y a pas de limite ou de minimum d’âge pour pouvoir se faire opérer des seins, il faut seulement que la maturité physique de la poitrine soit atteinte, soit environ 17 ans, et que la qualité et l’élasticité de la peau soit bonne. Pour une jeune femme mineure, il est cependant conseillé d’attendre la majorité pour se faire opérer.

La patiente doit également être en bonne santé. Elle ne doit pas avoir de maladie grave (diabète, problèmes cardiaques…), ne pas présenter d’antécédents de phlébite, avoir un poids stable et ne pas être enceinte ou allaitante. Elle doit également attendre quelques mois après une grossesse pour se faire opérer, le temps que les seins cicatrisent après la prise de volume et l’allaitement.

Pour les fumeuses et les femmes prenant des contraceptifs hormonaux, il est nécessaire de convenir avec le chirurgien des mesures à prendre avant et après l’opération pour ne pas augmenter les risques de phlébite ou de mauvaise cicatrisation.

Comment choisir le bon volume ?

Lors d’une augmentation mammaire, il faut veiller aux proportions et à l’harmonie de la silhouette. La patiente doit s’accorder avec le chirurgien sur ce qu’elle veut et ce qu’il est possible de faire en fonction de sa morphologie et de sa qualité de peau pour que le résultat soit le plus naturel possible.

Pour se faire, le chirurgien fait essayer différentes prothèses à la patiente lors de la première consultation et réalise des simulations numériques pour aider à visualiser les différents résultats possibles. Cette technique permet à la patiente de juger de l’harmonie du corps entier après son opération.

Si la patiente désire un résultat très naturel, si elle n’a pas ou très peu de seins et si elle est plutôt fine, il lui est conseillé d’opter pour des prothèses anatomiques. Les prothèses rondes sont, elles, utilisées pour les petites augmentations, pour les décolletés pigeonnants, pour une correction de ptôse mammaire ou après une grossesse ou une perte de poids. Dans tous les cas, le chirurgien pourra conseiller sa patiente sur la forme de prothèse la plus adaptée dans son cas.

La taille de bonnet la plus demandée est un bonnet C, il permet d’augmenter visiblement le volume des petits seins tout en restant naturel et sans risquer de détendre la peau.

Le volume des implants posés dépend de la taille de bonnet de départ et de celle d’arrivée. Il est pensé sur-mesure en fonction de chaque patiente.

Les différents types de prothèses mammaires

Il existe différents types de prothèses mammaires. Les formes, les remplissages et les enveloppes diffèrent ne sont pas les mêmes selon les prothèses et le choix de leur utilisation se fait en fonction du besoin de la patiente, de ses envies concernant ses futurs seins et de ce qui est possible de faire.

Les prothèses anatomiques

Les prothèses anatomiques sont les plus utilisées actuellement en France. Elles imitent la forme naturelle du sein en conservant une petite pente du haut vers le bas du sein. Leur forme et leur structure permet d’obtenir des seins, un décolleté et un touché plus naturel.

Pour préparer la pose d’une prothèse anatomique, le chirurgien prend en compte les trois mesures suivantes :

• La projection : elle correspond à l’évolution de l’implant vers l’avant. Elle doit être la plus prononcée sur la partie inférieure du sein.
• La hauteur : elle est choisie dans le but d’adapter la pente naturelle du décolleté de la patiente à la morphologie de son thorax.
• La largeur : elle doit être adaptée à celle du thorax de la patiente pour avoir des seins de la bonne taille.

Les prothèses rondes

Les prothèses rondes sont quant à elles en forme de demi-sphère arrondie. Elles donnent un aspect plus ou moins pigeonnant au décolleté en fonction des différents profils de prothèses qui existent. Elles sont plus souples que les anatomiques donc donnent un résultat moins figé une fois la patiente debout ou allongée car la prothèse reproduit l’étalement d’un sein naturel.

Pour poser des prothèses rondes, le chirurgien doit prendre en compte deux mesures :

• La projection : elle doit cette fois-ci se focaliser au milieu du sein car elles donnent un aspect bombé à la partie supérieure du sein.
• Le diamètre : la hauteur et la largeur de l’implant sont les mêmes. Elles doivent s’accorder avec la morphologie du thorax de la patiente.

Les différents remplissages et enveloppes

Le remplissage des implants peut aussi varier. Certaines prothèses peuvent contenir du sérum physiologique constitué d’eau et de chlorure de sodium. Ils nécessitent un remplacement tous les 10 ans environ car ils se dégonflent et leur consistance n’est pas très naturelle.

Depuis quelques années, les implants ont donc changé de remplissage et sont majoritairement constitués de silicone cohésif. Leur durée de vie est prolongée, il n’est plus nécessaire de les changer si aucun problème n’est à constater, et le silicone ne coule pas en cas de rupture de l’implant. Ils réduisent les risques de plis ou de vagues et nécessitent une surveillance avec un examen tous les 5 ans pour vérifier s’il n’y a pas de rupture ou de fuite.

L’enveloppe des implants peut également différer d’une prothèse à l’autre. Pour éviter une rotation de l’implant et garantir une adhérence aux tissus voisins, les prothèses anatomiques ont une enveloppe texturée. Les prothèses rondes, elles, peuvent avoir une enveloppe lisse qui rend l’implant plus souple, donc plus naturel.

Le prix d’une augmentation mammaire par prothèses

Le prix d’une augmentation mammaire par pose de prothèses varie en fonction de la forme et de la taille des prothèses, de la complexité de la technique opératoire et du remodelage à effectuer. Le prix pour des prothèses anatomiques est plus cher que pour des rondes car elles demandent un travail plus précis et plus compliqué de pose.

Les coûts des autres payantes et complémentaires à une augmentation mammaire sont également à prendre en compte.

Le remboursement

Si une augmentation mammaire est pratiquée sur une patiente souffrant d’agénésie mammaire, d’une malformation de la poitrine ou ayant une asymétrie très prononcée entre ses seins, elle peut être en partie remboursée par la sécurité sociale. De même, si une pose de prothèses à lieu dans le cadre d’une reconstruction mammaire après une mastectomie, elle peut partiellement être prise en charge par la sécurité sociale.

Si l’intervention ne concerne pas les cas mentionnés ci-dessus, elle est considérée comme un acte de chirurgie esthétique et ne peut donc pas être remboursée.

Les différentes techniques opératoires

Plusieurs emplacements sont possibles pour poser des implants mammaires. Le chirurgien peut les placer derrière la glande mammaire, derrière le muscle pectoral ou à cheval entre les deux, ce qu’on appelle le « dual plan ».

Le rendu final n’est pas le même en fonction du lieu où se situe l’implant. En effet, il est le plus naturel dans le premier cas mais les implants peuvent se sentir au toucher. Sous le muscle pectoral, la prothèse est moins visible mais permet moins de mobilité lors de la contraction musculaire. Le dual plan permet donc un compromis entre les deux autres méthodes.

De même, il existe plusieurs possibilités concernant l’endroit de l’incision. En fonction de la morphologie de la patiente et du type d’implants, le chirurgien peut inciser autour de l’aréole ou au niveau du pli sous-mammaire. Pour poser une prothèse ronde, il peut également envisager de passer par l’aisselle, mais cette technique ne peut pas être utilisée pour poser une prothèse anatomique car elle n’est pas assez précise pour ce type d’implant.

Le mode d’anesthésie et d’hospitalisation

Pour une augmentation mammaire avec pose de prothèses, l’opération se déroule sous anesthésie générale. Dans la plupart des cas l’intervention nécessite une nuit à la clinique.

La durée de l’intervention dépend de la complexité de la technique opératoire et du travail à réaliser pour le remodelage des seins. Elle peut durer entre 1h et 2h30.

Les suites opératoires

Après l’intervention, la patiente porte des pansements compressifs qu’elle se fait retirer le lendemain de l’intervention. Sa poitrine est ensuite maintenue par des compresses et un soutien-gorge de contention qu’elle doit porter pendant environ un mois jour et nuit.

Les douleurs sont modérées et calmées avec des antalgiques. La poitrine reste gonflée durant une quinzaine de jours et les œdèmes et les ecchymoses prennent à peu près 3 semaines à disparaître. Les seins peuvent être plus sensibles après l’intervention mais un retour à la normale se fait après quelques jours.

La patiente peut reprendre son activité professionnelle 3 ou 4 jours après son intervention mais doit attendre un mois pour reprendre le sport.

Il lui est également conseillé d’éviter d’exposer sa nouvelle poitrine au soleil ou aux UV dans les moins suivant son opération pour ne pas ralentir ou compliquer la cicatrisation.

Les résultats

Les résultats sont visibles à différentes étapes de la cicatrisation :

• Au retrait du soutien-gorge : la poitrine a pris du volume mais est encore gonflée
• 3 mois après l’opération : les œdèmes et les ecchymoses sont résorbés, la poitrine est encore un peu figée
• 6 mois après : les seins ont pris leur forme définitive et la patiente a retrouvé son entière mobilité
• 1 an après : l’aspect définitif des cicatrices est visible, la nouvelle poitrine a son apparence finale